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15/07/2015

Temps

Je souhaite produire du temps. Il va s’agir de ne pas courir après lui, mais de lui ménager un espace auquel j’adviendrais.

Il est deux temps. Il est le temps des cycles, dit ‘naturel’, où les fleuves reviennent à la mer, mais la mer n’en regorge point. Dans ce temps naturel, le sujet est résolût en n’interrogeant pas sa place. Acceptant l’éternel recommencement, il cesse de s’approprier ce qui n’est pas à lui. La confusion du naturalisme va implicitement jusqu’à mêler cette acceptation avec la façon dont les bestioles et les astres subissent les cycles. A la nature il oppose la culture, tout aussi relativisée. Cette culture s’est avancée jusque la notion de paysage juste avant de s’imaginer revenir aux origines, et avec ce paysage arrivait un deuxième temps : l’horizon. Le sujet du libre arbitre, s’il en a le courage, s’horizonne. Il regarde au loin là où l’astre luit, et se dirige d’un pas assuré vers un destin dont la responsabilité est entre ses mains. Son temps est compté – de trop bien savoir où il va. Et pétri de certitude, le spectacle environnant le pétrit. Lutte permanente entre l’acceptation des systèmes dominants du pouvoir et la réaction à ceux-ci. Lutte entre la difficulté d’être et le manque à avoir. Lutte face à la violence du constat qui le frappe de plein fouet. L’homme stresse de sa responsabilité atteinte par la perte du temps, mais constate la vérité paradoxale de ce qu’il soit à sa place, qu’il ne puisse rien faire de mieux que ce qu’il constate. Il doit se faire sa place.

Je cherche à produire du temps.

Premier temps - je ne suis rien, j’observe de ce point de néant, de silence – je ne suis rien de plus que d’être à ma place, de sentir mon corps et d’être le monde.

Deuxième temps – je suis responsable car de ce silence j’ai perçu la trace. Je ne suis rien même à ce rien. Mais au sein du silence apparaît un point à l’horizon, une ligne de fuite d’où se dessine le paysage. Et je suis responsable de la flamme qui embrasa ma route vers elle.

L’oubli guette. La distraction approche à pas furtifs.

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